Dans une France majoritairement
rurale, on évitait d'organiser les mariages durant les périodes de gros travaux
agricoles, par exemple, la moisson et les vendanges.
rue des frères Le Guénédal |
On privilégiait donc l'hiver ou
les mois où les travaux des champs étaient terminés. Aujourd'hui, les mariages
en hiver voient un regain d'intérêt. La raison de cette tendance n'est bien
évidemment pas de nature agricole. C'est plutôt un choix lié au charme qu'évoque
cette saison, mais aussi à une baisse significative des tarifs des prestataires
de mariage durant cette période.
Autrefois, on évitait également de se marier pendant les
périodes de fêtes religieuses où l'humeur était plutôt au recueillement et à la
pénitence : par exemple pendant le Carême (entre mars et avril) et l'Avent (de
fin novembre à début janvier). Les grands jours de fête, les curés étaient très
sollicités, ils ne pouvaient donc pas assurer les mariages à ces dates.
Le jour de noces était
généralement un mardi et il était célébré plutôt l'après-midi car il coûtait
moins cher. Les cérémonies nocturnes, c'est-à-dire aux flambeaux, étaient
réservées aux notables ou aux bourgeois. Il faut réserver le lundi pour les
préparatifs, ensuite les noces durent trois jours : mardi, mercredi et jeudi.
Il n'est pas question de faire la fête le vendredi, jour maigre.
Le grand jour est arrivé mais… la mariée n'est pas prête,
ou feint de chercher à s'enfuir ! Habillée de couleurs vives et de broderies,
et non de blanc, elle aura à subir avec son époux nombre de rites de passage
avant de savourer tripes, far et cidre… La coiffe était agrémentée d'un
diadème, d'une couronne ou de broderies.
Le mariage était l'objet de certaines superstitions,
souvent liées aux fontaines où les jeunes filles jetaient des épingles : si
elles flottaient, on se marierait dans l'année.
Avant le mariage se situe la fête de l'armoire : l'armoire, qui est très souvent la dot, est apportée en cortège à la maison où habitera la jeune femme.
Le rituel est très codifié, un long palabre précède
l'acceptation et l'entrée de l'armoire dans la maison.
La noce durait généralement trois jours. Le mariage civil
était célébré à la mairie de la commune de résidence d'un des époux. Le mariage
religieux à l'église. Les deux célébrations n'étaient pas forcément organisées
le même jour. Si le passage devant Monsieur le Maire était obligatoire, pour
pouvoir se présenter devant Dieu c'est la bénédiction religieuse qui avait le
plus de valeur pour les Bretons d'autrefois. A une époque, les couples de
fiancés pouvaient se présenter à la mairie en tenue de travail avant de revêtir
leurs belles tenues pour la cérémonie religieuse, traitée avec plus de
solennité.
De grands cortèges matrimoniaux réunissaient parfois
plusieurs centaines de convives, voire un millier.
Les invités sont en grand nombre. Les familles sont
nombreuses, il ne faut oublier personne, oncles, tantes, cousins, cousines…
sous peine de fâcheries durables.
On invite tous les voisins car c'est une manière de reconnaître les nombreux services rendus. On invite aussi les notables, qui mettent leur point d'honneur à être présents.
Heureusement, chacun des invités s'acquittait d'un écot
en argent (à peu près 10€). Cette
contribution donnait droit de participer aux six repas échelonnés le long des
trois jours de festivités.
Pour installer tout le monde, on faisait preuve d'ingéniosité. Le plus souvent, le banquet a lieu dans un corps de ferme ou dans un champ. On dressait des grandes tablées entourées de bancs.
A partir de 1890, le passage du photographe (ou le
passage chez le photographe) devient incontournable.
Les danses bretonnes sont un grand classique d'un mariage breton. Mais dans la tradition, les danses avaient lieu toute la journée et pas seulement le soir. Dès le matin, le cortège faisait des pauses avant de se rendre à l'église, on y dansait, mangeait et buvait.
La messe a lieu en fin de matinée, mais si on a fauté on n'a pas droit aux honneurs. On
est marié en catimini, tôt le matin et sans les cloches.
Après la messe, au bourg, on alterne danse et passage
pour boire un coup dans tous les troquets. Ensuite on se rend en cortège à un
grand champ ou une grange pour le repas.
L'organisation et la préparation du festin pour des
centaines d'invités exigeaient la mobilisation de dizaines de personnes pendant
quelques jours, avant, pendant et après la noce.
Pour installer tout le monde, on faisait preuve d'ingéniosité. Le plus souvent, le banquet a lieu dans un corps de ferme ou dans un champ. On dressait des grandes tablées entourées de bancs.
Pour les couverts, il était demandé aux invités
d'apporter son propre verre, son couteau et sa cuillère en bois.
Exemple de menu : soupe, bœuf, tripes frites (très appréciées), rôti, far, riz en gâteau. On récite les grâces à la fin du repas.
Exemple de menu : soupe, bœuf, tripes frites (très appréciées), rôti, far, riz en gâteau. On récite les grâces à la fin du repas.
Le troisième jour est pour les mendiants, les bienvenus,
pour manger les restes. On fait un geste pour les inviter à la fête. Le marié invite la doyenne des mendiants pour une gavotte
des pauvres, la mariée invite le doyen.
couple badennois |
Les coutumes anciennes ont disparu progressivement à
partir de la première guerre mondiale.
Les danses bretonnes sont un grand classique d'un mariage breton. Mais dans la tradition, les danses avaient lieu toute la journée et pas seulement le soir. Dès le matin, le cortège faisait des pauses avant de se rendre à l'église, on y dansait, mangeait et buvait.
Les mariés ne se retrouvent la nuit que le quatrième
jour. Le premier est pour Jésus, le deuxième pour Marie, le troisième pour
Joseph. D'une manière plus pratique, la noce s'étalant sur trois jours, l'état
du marié le soir n'était pas toujours propice à une nuit de noces convenable…
La nuit de noces était troublée par la soupe au lait, breuvage infect que les
jeunes obligeaient les mariés à avaler dans un récipient tout aussi repoussant à l'aide d'une cuillère percée ! Parfois la soupe au lait était agrémentée d'épices, d'ail, de vinaigre !
Une vidéo sur un mariage dans le pays vannetais en 1908 est visible sur YouTube en cliquant ici.
Une vidéo sur un mariage dans le pays vannetais en 1908 est visible sur YouTube en cliquant ici.
Les globes de mariés
Dans les années 1850 à 1950, ils servaient de vitrines pour mettre en évidence le jour heureux du mariage et montrer sa couronne de fleurs d'oranger posée sur un coussin de velours rouge. Tous ont une signification aujourd'hui occultée :
- sous le globe, le miroir central symbolise le reflet de l'âme, la vérité,
- sous le globe, le miroir central symbolise le reflet de l'âme, la vérité,
- le nombre de miroirs rectangulaires indique les
années qui ont séparé les fiançailles des noces,
- la feuille de tilleul, la fidélité...
Lorsqu'une femme accouchait d'un enfant mort-né, elle ajoutait à l'ornementation de son globe un ange en porcelaine.
Les globes de mariés trônaient généralement dans la pièce principale de la maison si bien que les visiteurs savaient ce qu'il fallait éviter de dire ou poser comme question.
Pour les habitants de Baden et des environs une exposition avec 20 globes de mariés vous attend au Musée des Passions et des Ailes jusqu'au 30 septembre du lundi au samedi de 14h30 à 18h30.
Vous y découvrirez toutes leurs histoires passionnantes. Merci à M. Bruno Noguès, un collectionneur passionné, qui nous a permis de réaliser cette exposition.
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